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BioSample pharmacienne dans ses rayons regardant l'appareil photo

Digitalisation de l’industrie pharmaceutique : une révolution ?

L’industrie pharmaceutique étant en retard sur certains secteurs économiques dans la mise en œuvre d’une stratégie digitale, commence à mesurer l’impact du web 2.0 et de la digitalisation des relations patient-médecin. 

 
Pourquoi digitaliser l’industrie pharmaceutique ?
Tout d’abord, la santé est le premier sujet de recherches sur internet. En effet, nombreux sont ceux qui utilisent internet afin de trouver des informations sur les pathologies, les traitements, les professionnels de santé ou encore sur les mutuelles et complémentaires. Les outils connectés investissent indéniablement le monde de la santé et du bien-être.

Cependant, selon une étude faite en 2013 par Les Échos, 40% des Français jugent être mal informés par les médecins sur les prescriptions médicamenteuses. Ils cherchent alors d’autres informations sur internet ou en interrogeant leur pharmacien. Aussi, une enquête menée en février 2015 par 1001 pharmacies et Harris Interactive révèle que 82% des sondés pratiquent régulièrement l’automédication. Il est également important de noter qu’aujourd’hui 60 % des Français souhaitent utiliser une application mobile pour gérer leur santé.

Aussi, pendant des dizaines d’années, on a pu remarquer que les politiques commerciales des laboratoires reposaient essentiellement sur une forte pression promotionnelle passant par la visite médicale.  Cependant, ce modèle n’est plus en adéquation avec les attentes et les nouveaux comportements des médecins et des patients, mais aussi avec l'offre des laboratoires qui évolue vers la proposition d’un couple « produits/services ». En effet, commercialisation d’un médicament est associée à la mise en place de programme d’apprentissage, de programme d’observance et de solutions digitales permettant un meilleur suivi des patients à distance. Les conséquences de ce manque d’adéquation entre l’ancien modèle utilisé par l’industrie pharmaceutiques et les attentes actuelles des médecins et des patients, sont : le besoin d’une visite médicale qui doit désormais s’inscrire dans une démarche véritablement « BtoBtoC » et qui prenne en compte les besoins des patients autant que ceux des professionnels de santé, aussi, le visiteur médical doit devenir sur son secteur le maillon essentiel du déploiement de plan d’actions « cross-canal », en créant des opportunités supplémentaires de proposer de nouveaux services et en démultipliant les points de contacts avec les praticiens. Ainsi, la digitalisation de la relation entre le laboratoire et ses clients constitue un nouveau paradigme commercial.

Ainsi, une opportunité est à saisir pour les laboratoires qui proposent des innovations digitales en cohérence avec les parcours de soins, des solutions pour décloisonner la ville et l’hôpital et à fédérer les professionnels de santé.

 

Au-delà de la digitalisation des informations ; la digitalisation des prescriptions.

Aujourd’hui, les solutions digitales destinées à accompagner l’administration de médicaments sont de plus en plus nombreuses. En effet, nous pouvons notamment évoquer les injecteurs ou inhalateurs intelligents, les médicaments ou flacons de pilules connectées, les pompes à perfusion qui s’interfacent avec un dispositif de diagnostic, ou encore les dispositifs d’administration connectés qui permettent le suivi de l’observance et l’optimisation de la posologie, qui sont des solutions digitales qui se développent. Ainsi, ce marché a été évalué à 7,5 milliards de dollars en 2019 et devrait doubler d'ici à 2027 avec une croissance annuelle de 8,5 % selon FORETELL.

Selon une étude réalisée par Molex et Phillips-Medisize, l’adoption du mode numérique d’administration des médicaments est croissante. En effet, un tiers des sondés commercialise déjà une ou plusieurs thérapies. Par ailleurs, ils considèrent qu’il s’agit d’une tendance d’avenir puisque 65 % prévoient que la plupart de leurs solutions d’administration de médicaments seront numérisées dans un délai de dix ans.

En comparant les avantages potentiels de l'administration numérique de médicaments avec les méthodes traditionnelles, 67 % des personnes interrogées ont indiqué que les produits numériques entraîneraient « une amélioration significative » de la santé des patients. En ce qui concerne les avantages commerciaux potentiels, nous comptons que les décideurs du secteur pharmaceutique ont cité la réduction des coûts de traitement au moyen d’une observance accrue (60 %), une efficacité améliorée en ciblant un soutien comportemental exigeant en main-d’œuvre (54 %) parallèlement à des moyens plus efficaces et extensibles de fourniture de soutien aux patients (53 %).

Les résultats de l’enquête ont révélé que pour accroître l’observance et améliorer les résultats, il est important de considérer que les patients sont au centre de l’attention. D’après la New England Healthcare Initiative (NEHI), la faible observance thérapeutique est responsable de 290 milliards de dollars de « dépenses médicales autrement évitables » par an aux États-Unis. La NEHI indique également que sur les 187 millions d’Américains qui prennent un ou plusieurs médicaments sur ordonnance, la moitié au plus ne prend pas ses médicaments conformément aux instructions.

 

Quels sont les obstacles de la digitalisation de l’industrie pharmaceutique ?

Malgré les perspectives de l’administration numérique de médicaments soient positives, 96 % des répondants ont mis en lumière le fait que des obstacles subsistent, notamment en ce qui concerne le risque entourant la confidentialité des données (40 %), les coûts élevés en matière de dispositifs et de connectivité (39 %), l’accès insuffisant des patients à Internet (39 %) et des préoccupations sur le plan réglementaire (39 %).

« L’avenir de l’industrie pharmaceutique réside dans la conception et le développement de dispositifs centrés sur le patient qui sont faciles à utiliser et qui peuvent collecter des données de manière transparente et en toute sécurité, afin de personnaliser un traitement tout en accroissant l’observance thérapeutique » affirme Paul Chaffin, président des solutions médicales et pharmaceutiques chez Molex.

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