Inégalités mondiales et luttes contre les maladies
Le manque de renseignement
Il existe de nombreux organismes qui luttent dans le monde entier pour aider les populations à se soigner de diverses maladies. Dans la société, l’iniquité fait obstacle à l’atteinte des cibles et des objectifs mondiaux et nationaux des programmes de lutte contre le paludisme, la tuberculose et autres.
C’est une réalité qui sévit depuis un grand nombre d’années. Le problème actuel, c’est que l’ampleur et l’étendue de ces inégalités en matière de santé ne sont pas assez comprises et prises en compte. La pauvreté rend le problème surpuissant et lui confère un impact bien trop puissant pour de nombreuses populations.
Aujourd’hui, les inégalités sont évidemment connues, mais elles ne sont pas caractérisées entièrement, ainsi, il est compliqué d'estimer la connaissance de l’ampleur des conséquences sur les populations victimes de celles-ci. Les organismes mettent en place des programmes qui ne sont pas basés sur des informations fiables et complètes, ainsi, ils ne répondent pas correctement aux besoins réels en matière de santé des populations.
Il existe des acteurs qui contribuent à lutter contre ce manque d’informations. L’Organisation mondiale de la Santé est un organisme qui dirige et défend des initiatives mondiales dans le but de donner une chance égale à tous les individus de vivre en sécurité et en santé. L’OMS a produit un rapport dans lequel elle révèle que seulement la moitié des pays étudiés ont fourni des données dans leurs rapports statistiques nationaux sur la santé. Rendant ainsi les analyses moins fiables, les situations plus floues dans certains pays et des actes d’amélioration moins adaptés à la situation réelle.
Le rapport de l’OMS
L’OMS et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont produit un nouveau rapport, qui aborde les inégalités à l’échelle mondiale de ces maladies. Ce rapport représente une avancée importante pour la prise en compte des inégalités qui entravent la lutte contre ces maladies. Le rapport est fondé sur des données récentes qui couvrent 32 indicateurs de santé dans 186 pays différents.
Il en est ressorti que globalement les indicateurs mondiaux se sont améliorés au cours de la dernière décennie, mais il montre aussi que les sous-populations les plus pauvres, les moins instruites et les communautés rurales restent en dessous de la moyenne des indicateurs. Par exemple, il y a un écart d’environ 20% pour le dépistage du VIH chez les hommes entre les foyers les plus pauvres et ceux les plus riches dans 27 pays sur 48, soit dans plus de 50% des cas.
Ces écarts peuvent être impressionnants et continuent de se creuser avec le temps. De plus, beaucoup de foyers atteints de certaines maladies sont dans l’obligation de consacrer une grande partie de leur revenu aux dépenses liées à la maladie. Quelque chose qui pourrait, en France, sembler complètement impossible avec le système de Sécurité sociale, mais qui l’est dans de nombreux pays. Dans les petites zones excentrées de pays en voie de développement, certains foyers ne touchent qu'un euro par jour seulement, et devoir diviser quelques centimes pour pouvoir se soigner n’est pas toujours une possibilité.
Les données de 21 pays ont montré qu’entre 20% et 92% des foyers consacrent au moins un cinquième de leur revenu pour la tuberculose.
Le rapport lui-même démontre des inégalités au niveau de la pauvreté, mais aussi des inégalités autres, comme l’inégalité entre les genres. Dans plus de 20% des pays, le taux de dépistage du VIH est beaucoup plus élevé chez les femmes que chez les hommes et l’utilisation des préservatifs est plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans 50% des pays.
Un cercle vicieux
Les inégalités représentent un des premiers facteurs d’alimentation des pandémies et les pandémies intensifient les inégalités. C’est un fait qui est constaté dans la lutte contre le VIH, la tuberculose ou encore le paludisme. Mais surtout, c’est un fait que l’on constate encore avec la COVID-19. Aujourd'hui, si l'on veut s’attaquer et réduire l’injustice dans sa forme extrême, il faut d’abord se pencher sur les notions d’égalité à travers le monde pour construire un modèle unique et universel.
Il faut de manière primordiale compenser les inégalités au niveau de la prestation de services en focalisant les ressources sur les populations les plus vulnérables. Pour éviter la continuité de ce cercle vicieux, il faut placer les personnes et les communautés au centre de la lutte contre les maladies. C’est de cette manière que les organismes souhaitent éliminer les obstacles qui entravent l’accès aux services de santé.
L’élimination des inégalités doit avoir pour but d’améliorer les moyennes nationales des indicateurs du VIH, de la tuberculose et autres. On parle ainsi d’inégalités économiques et sociales à réduire pour que dans chaque pays les résultats s’améliorent. Un enjeu simple, mais une réalisation assez compliquée sur le terrain lorsque l'ensemble est à prendre en compte.
L’impact de la COVID-19
Depuis décembre 2019, le monde est plongé dans la pandémie de la COVID-19. De nombreux experts expliquaient que les rapports de force allaient être bouleversés par la crise et que les écarts de richesse allaient continuer de s'accroître entre les pays. Si tout le monde ne croyait pas à ces choses, la situation actuelle dans le monde donne largement raison à ces prédictions.
Un rapport a été publié le 7 décembre par le laboratoire sur les inégalités mondiales. Le rapport démontre que la pandémie a provoqué une crise qui augmente l’accaparement des richesses mondiales par les individus, les couches sociales et les pays les plus riches.
La COVID a effectivement eu un impact terrible sur les populations les plus démunies et de nombreux chiffres le prouvent lorsque l’on regarde toutes les statistiques disponibles. Le problème étant, comme dit précédemment, de pouvoir détruire le fonctionnement de ce cercle vicieux.
Les progrès des dernières années
Ces dernières années, on note tout de même de grands progrès. Beaucoup de services de santé ont été élargis ainsi que les initiatives de prévention. Il faut continuer sur ce chemin pour atteindre les personnes qui sont frappées de façon disproportionnée par ce genre de maladies.
Certains pays signalent par exemple des augmentations de possession de moustiquaires imprégnées d’insecticide parmi les foyers les plus pauvres, ce qui démontre que les efforts de prévention du paludisme ciblés vers les populations défavorisées portent réellement leurs fruits. Ce sont des petits pas, mais qui ont un réel impact et une importance primordiale dans ce genre de lutte. Une moustiquaire peut effectivement avoir un rôle fort dans la lutte contre le paludisme dans des régions où l’accès aux soins est très compliqué.
Le Fonds mondial est un des principaux acteurs de ces luttes contre les inégalités dans la société mondiale. Depuis 2002, l’organisme a décaissé plus de 50 milliards de dollars américains pour venir en aide aux populations les plus démunies dans plus de 155 pays. Son initiative “lever les obstacles” a permis d’intensifier les programmes visant à éliminer les obstacles qui entravent l’accès aux différents services. Le Fonds mondial contribue ainsi depuis plus de 20 ans à réduire les discriminations, les inégalités et violences fondées sur le genre et la marginalisation socio-économique. Tout ce travail vise à conduire à une hausse des moyennes nationales qui elle-même aide les pays à atteindre de réels objectifs.
Le Fonds mondial n’est pas le seul organisme à lutter contre les inégalités portant atteinte à l’accès à la santé, beaucoup d’associations y contribuent dans le monde pour que les situations évoluent le plus rapidement possible.
Il existe de nombreux défis économiques , sociaux, culturels et environnementaux qui remettent constamment en cause l’équilibre à un niveau mondial. Il est important que les pays et les organismes puissants prennent en compte toutes ces choses pour que les sociétés puissent continuer d’évoluer et que les populations puissent obtenir une égalité dans leurs droits. Le droit de la santé est un droit universel, toutefois dans une zone très pauvre et excentrée, il est difficile de dire si les habitants peuvent faire appliquer leurs droits. Les maladies telles que le VIH, la tuberculose ou le paludisme sont d’autant plus présents lorsque la possibilité de se faire soigner, elle, ne l’est pas.
Contre les inégalités, l’information est une arme
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