Pollution atmosphérique, les risques pour la santé mondiale et l'environnement
Pollution de l’air, les nouveaux seuils annoncés par l’OMS
L’OMS révise ses lignes directrices pour les principaux acteurs polluants de l’atmosphère et publiait le mercredi 22 septembre 2021 les nouveaux seuils de références qui se présentent comme plus exigeants afin de protéger au mieux la santé des populations face à l’augmentation de la pollution de l’air ambiant.
Une publication de nouvelles directrices fondée sur des chiffres très explicatifs, en 2019, plus de 90% de la population mondiale vivait dans des régions où les concentrations dépassaient les seuils de référence fixés en 2005. Les lignes directrices visent à améliorer la qualité de l’air ambiant, ainsi, l’objectif est d’atteindre des nouveaux seuils plus bas et par conséquent plus exigeants qui devraient permettre de limiter les conséquences dramatiques déjà constatées sur la population mondiale.
La pollution atmosphérique représente une altération de la qualité de l’air qui est de plus en plus caractérisée par la présence de polluants chimiques. Cette pollution a de terribles conséquences sur la santé de la population, mais aussi celle des animaux, végétaux et enfin sur le climat.
Un enjeu de la santé mondial
La pollution de l’air est devenue un enjeu de la santé publique mondiale. En effet, la pollution mondiale a provoqué la hausse de nombreuses maladies cardiovasculaires, cancers des poumons, maladies pulmonaires ou encore infections respiratoires et a causé plus de 7 millions de décès prématurés dans le monde entier. Cette pollution étant quasiment entièrement engendrée par les activités de l’Homme, c’est celui-ci qui se doit de trouver des solutions durables pour protéger la population mondiale et les générations qui vont suivre, qui, elles aussi, subissent des conséquences dramatiques sur leur croissance.
Cette pollution a pris une ampleur phénoménale, qui désormais est comparable à celle des facteurs de risque mondiaux tels que le tabagisme. C'est-à-dire que la pollution mondiale représente autant de risque pour la santé de la population que le tabac, qui est une substance dangereuse pour la santé certes, mais consommée par choix ou addiction, contrairement à l’air qui est nécessaire à la respiration. Le centre international de recherche sur le cancer (CIRC), a classé en 2013 les particules de l’air extérieur comme cancérigènes pour l’Homme, expliquant cela par la toxicité des particules.
Ces informations viennent ainsi appuyer un soutien aux directrices de l’OMS et démontrent que le phénomène de pollution de l’air est un problème de santé mondiale qu’il est urgent de régler pour le bien de la population.
Un double enjeu
La pollution atmosphérique se présente comme un problème environnemental et social, qui touche à la fois notre planète et ses habitants. Aujourd’hui, la pollution atmosphérique est l’une des principales menaces environnementales pour la santé. C’est pourquoi l’OMS réalise des directrices à double enjeux, visant à réduire les concentrations des principaux polluants atmosphériques, dont certains, en plus d’avoir des conséquences néfastes sur la santé et l’environnement, contribuent également aux changements climatiques.
Plus simplement, il faut réaliser que ce problème de pollution atmosphérique n’est pas qu’un problème environnemental, mais aussi social et économique. Les conséquences se répercutent sur la santé, sur le climat, sur les générations futures, sur la planète…
La pollution de l’air et la crise sanitaire de la COVID 19
La crise a forcément eu une influence, elle aussi, sur la pollution de l’air, car les conditions de consommation et de production ont été chamboulées. Désormais, le but est de réinventer un mode de vie “post COVID”. Ainsi, le rapport de la COP26 vient appuyer 10 recommandations en lien avec les lignes directrices de l’OMS à ce sujet :
- S’engager pour un relèvement sain, écologique et équitable après la covid 19
- Placer la santé et la justice sociale au cœur du sujet quant au climat
- Exploiter les avantages des actions climatiques pour la santé (priorité aux mesures de lutte contre le changement climatique)
- Créer des systèmes énergétiques qui protègent et améliorent le climat et la santé
- Réinventer les environnements urbains et la mobilité
- Protéger et réparer la nature
- Promouvoir les systèmes alimentaires sains, durables et résilients
- Financer un avenir plus sain pour sauver les générations
- Écouter la communauté sanitaire et préconiser l’action climatique urgente
Des recommandations importantes et très significatives de la situation actuelle dans laquelle notre population se trouve.
Des objectifs à grande échelle
L’OMS cherche à tout prix à faire réagir les acteurs internationaux et les autorités du monde comme elle peut. Étant donné que les lignes directrices de l’OMS ne sont pas juridiquement contraignantes, leur publication a pour but de conduire les autorités à une révision des valeurs réglementaires. Un changement qui est parfois très long à mettre en place et des problèmes qui ne sont pas encore considérés comme dramatiques par un grand nombre d’acteurs au niveau mondial.
Pour ce qui est de l’économie mondiale, l’OMS, consciente de la difficulté que cela engendre pour de nombreux pays, a proposé des objectifs intermédiaires qui visent à faciliter un changement progressif et non radical. En effet, dans certaines régions du monde dans lesquelles l’industrie s’est complètement implantée, la réduction de la pollution sera un enjeu à traiter progressivement.
L’organisation incite aussi à promouvoir une reprise économique durable suite à la levée progressive des restrictions consécutive à l’épidémie de COVID-19 en veillant à la fois à l'amélioration de la qualité de l'air et à l'atténuation du changement climatique dans les régions les plus aptes.
En quelques mots, l’OMS ne peut obliger les acteurs de la pollution mondiale à changer, toutefois elle invite les autorités de chaque territoire à agir et prouve les conséquences de cette pollution sur notre population et notre environnement. C’est un premier pas qui vient lancer une marche vers l’assainissement de notre environnement.
Retrouver les nouvelles directrices sur les seuils :
L’OMS a publié sur sa page YouTube un replay de la conférence qui s’est déroulée mercredi 22 septembre 2021. Sur ses pages Instagram et Facebook, on retrouve un guide qui a pour but de montrer au public les conséquences de la pollution et les solutions qui peuvent être apportées. Permettant au grand public de pouvoir contribuer à son échelle.
Les règles publiées par l’OMS concernent les polluants suivants :
- Particules de suspension (PM)
- Ozone (03)
- Dioxyde d’azote (NO2)
- Dioxyde de soufre (SO2)
- Monoxyde de carbone (CO)
Les principales sources de pollution par l’Homme :
- L’industrie et l’approvisionnement en énergie
- Les transports
- Les pratiques agricoles
- La gestion des déchets
- L’énergie domestique
Les solutions pouvant être apportées :
- Investir dans la production d’énergie durable
- Améliorer la vie domestique, industrielle
- Améliorer la gestion des déchets
- Réduire les déchets agricoles et certaines activités agroforestières
- Créer des villes plus vertes grâce à des bâtiments économes en énergie.
- Fournir un accès universel à des combustibles et de propres technologies abordables pour les ménages (cuisson, chauffage, éclairage)
- Construire des systèmes de transport public sûrs, durables et des réseaux adaptés aux piétons et aux cyclistes.
Les lignes directrices proposées par l’OMS visent ainsi à ce que le plus de pays atteignent rapidement les seuils de référence établis pour la qualité de l’air. Ceci permettrait ainsi, selon une analyse des scénarios réalisée par l’OMS, d’éviter environ 80% des décès prématurés liés à cette pollution.
« L’air pur devrait être un droit humain fondamental et une condition nécessaire à la santé et à la productivité des sociétés. »
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