Don du sang, des réserves en baisse et un appel à la mobilisation
La situation actuelle
L’épidémie de COVID-19 touche le monde entier depuis 2020, une épidémie qui a des conséquences économiques, sociales, environnementales, mais surtout, une épidémie qui provoque de graves conséquences qu’on ne met pas toujours en avant.
Parmi toutes les conséquences dramatiques de la crise sanitaire de la COVID-19, on trouve la chute dangereuse des réserves de sang. L’Établissement français du sang (EFS) lance régulièrement des campagnes de don du sang, qui aujourd’hui prennent une importance encore différente de précédemment. En effet, depuis plus de 18 mois, la collecte de sang souffre, elle aussi, de cette crise.
L’EFS étant l’unique opérateur civil de la transfusion sanguine en France, il a pour mission première d’assurer l’autosuffisance du pays en produits sanguins dans une sécurité la plus avancée. L’EFS fournit plus de 1500 établissements en France et est présente sur l’ensemble du territoire avec 128 sites fixes de collecte et 40 000 sites de collectes mobiles organisées chaque année.
Habituellement, pour avoir un niveau satisfaisant de réserves, l’EFS se contente d’un équilibre basé sur 100 000 poches de globules rouges. Aujourd’hui, les réserves s’élèvent à 77 000, soit 23 000 poches manquantes. Un déséquilibre qui pourrait avoir des conséquences dramatiques. La situation actuelle est une situation jamais vue en France, les réserves de sang sont à un niveau qui est dangereusement critique. L’établissement français du sang appelle donc à une mobilisation massive des citoyens du pays pour augmenter les réserves d’environ 30 000 poches supplémentaires de globules rouges en trois semaines.
Pour pouvoir réaliser une campagne de récolte assez efficace, l’EFS se dit prête à une mobilisation de ses équipes et de ses capacités de collecte exceptionnelle. C'est-à-dire des mesures et des possibilités multipliées pour pouvoir atteindre les 30 000 poches supplémentaires. L’EFS est désormais prête à beaucoup pour pouvoir récupérer son équilibre et c’est pourquoi sur son site, un recrutement de 200 postes a été ouvert.
En effet, le groupe a certes besoin de donateurs, mais il a aussi besoin de bénévoles pour faire vivre les récoltes et les campagnes et de professionnels de la santé pour pouvoir récolter tous les dons.
Organisation d’une collecte de don
L’EFS est le garant de l’autosuffisance nationale en produits sanguins. Il assure le service public de la transfusion sanguine et fonde le don du sang sur des valeurs éthiques. Le don du sang, en France, est fondé sur quatre valeurs fondamentales :
- L’anonymat : l’identité du donneur et du receveur ne sont connues que par l’EFS.
- Le volontariat : le don repose sur un acte libre sans contrainte ni obligation
- Le bénévolat : aucun profit ne peut être tiré de ce partage de sang.
- Le don : le sang, les plaquettes ou le plasma ne peuvent pas être commercialisés.
Les difficultés liées au bénévolat
Une partie des Français refuse de faire ces dons, qui sont pourtant indispensables et qui permettent chaque jour de sauver des vies. Ces deux dernières semaines, environ 15% des rendez-vous disponibles n’ont pas été pris. Les campagnes de don du sang qui se font aussi par le biais des entreprises, écoles et facultés ont pour la plupart été suspendues à cause de l'épidémie. Le problème ? Ces collectes rapportaient quasiment 30% des dons du sang.
C’est un fait, le bénévolat est la source la plus sûre pour récolter des dons du sang. C’est un système assez simple, un acte désintéressé, fondé sur la générosité, l’altruisme et la solidarité. C’est ce principe de démarche qui permet à l’EFS de récolter des informations sincères et réelles sur la santé des donateurs. En effet, le bénévolat permet de garantir plus facilement la sécurité du patient qui va recevoir le don.
Le bénévolat est un don éthique. Ce don est régi par la loi du 21 juillet 1952 qui interdit de faire commerce de son corps et qui garantit à tous les malades les mêmes droits. Anonyme et bénévole, le don de sang ne peut ni être affecté à un malade précis ni vendu avec un profit.
Trois semaines de campagne pour le don.
L’EFS cherche à faire face à la pénurie de sang dans les réserves et pour cela, le groupe lance une campagne de 3 semaines pour le don du sang, du 27 septembre au 17 octobre. Une campagne qui vise à alerter sur la situation actuelle qui nécessite une mobilisation massive de la part de la population française.
L’objectif de la campagne est d’augmenter les réserves de 30 000 poches en trois semaines. Pour une campagne aussi exceptionnelle, l'EFS a donc mis en place une mobilisation tout aussi exceptionnelle de ses équipes et surtout de ses capacités de collecte pour accueillir le plus de monde possible.
Le président de l’EFS, François Toujas a lancé un appel demandant à tous les citoyens d’aider l’EFS à continuer de fournir aux établissements de santé les poches de sang dont ils ont besoin pour soigner leurs patients. « Si vous passez devant une collecte, ne vous posez pas la question, entrez ! Si vous recevez une invitation de l’EFS à une collecte, prenez rendez-vous, même au dernier moment. » Un appel qui fait passer un message fort de besoin de solidarité de la part de tous.
L’EFS va également s’appuyer sur le soutien d’autres associations de don du sang et particulièrement sur le soutien des bénévoles de la Fédération Française des Donneurs de Sang Bénévoles.
Situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles :
- Les horaires de collecte de sang sont étendues dans le plus d’endroits possible, tant dans les centres de don que dans les centres mobiles.
- Le don du sang se fait dans les meilleures conditions sur les lieux de collecte, ainsi les donneurs peuvent venir avec et sans rendez-vous.
Le don et la crise sanitaire
Étant donné la situation actuelle des réserves de don du sang, l’EFS ne demande en effet pas de pass sanitaire aux donneurs. Demander un pass serait, une fois de plus, créer un frein entre le donateur et la démarche de don. L’EFS ne pouvait donc pas se permettre de sélectionner ses donateurs.
Il n’est donc demandé ni de preuve de vaccination ni de test négatif aux donateurs. Toutefois, par mesure de sécurité évidente, les personnes ayant présenté des symptômes de la COVID doivent attendre 14 jours après la disparition de ces symptômes pour donner leur sang, et 14 jours après avoir été testé positif. L’EFS attend évidemment de la part de ses donateurs une certaine responsabilité, comme le fait d’attendre 14 jours si l’on a été en contact avec un cas positif de la COVID, et ce, même si un test révèle un cas négatif pour nous.
Comment contribuer à cette campagne et au don régulier ?
L’EFS appelle solennellement à la mobilisation de tous pour faire face à cette situation préoccupante :
- L’EFS invite les citoyens ayant entre 18 et 70 ans à venir donner leur sang dès que possible.
- L’EFS invite les employeurs à faciliter le don de sang de leurs salariés
- L’EFS invite les autorités locales à continuer à faciliter l’organisation de collectes mobiles sur les territoires.
- L’EFS s’adresse particulièrement aux étudiants, car les collectes qui se déroulent dans les universités ne peuvent plus se tenir : ils sont attendus sur les collectes mobiles ou dans les 120 maisons du don.
Les donateurs sont ainsi attendus dans les 120 maisons du don de l'établissement français du sang sur tout le territoire et dans les nombreuses collectes mobiles organisées dans les communes.
L’EFS rappelle que les dons de sang doivent être réguliers et constants, car la durée de vie des produits sanguins est limitée : 7 jours pour les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges.
Dix mille dons sont nécessaires chaque jour.
Le don du sang et les jeunes
Comme dans beaucoup d’autres situations, les jeunes jouent un rôle décisif dans le futur. Le don du sang doit passer par les jeunes pour perdurer dans le temps. Il est donc très important de susciter leur engagement en adaptant le mode de communication et en relayant au mieux les informations auprès d’eux.
La jeune génération représente une part importante dans le don, car ce sont des donateurs de longue durée. En 2020, 30% des donateurs avaient entre 18 et 29 ans. Ceci montre que la solidarité des jeunes s’est avérée positive pour l’EFS. Le problème actuel, c’est que depuis début 2020, il a été très compliqué d’organiser les collectes dans les lycées, écoles et universités qui étaient pour la plupart fermées ou ouvertes dans des conditions très particulières jusqu’à cette rentrée de septembre.
Il est encore temps de participer à cette campagne qui se finira le 17 octobre. Toutefois, la récolte du don du sang se fait sur l’année, n’hésitez pas à aller dans les maisons du don régulièrement. Donner un peu de soi, c'est aussi sauver des millions de vies, participez au don du sang.
Prenez une heure pour sauver trois vies !
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